Loi Pécresse sur les universités, suppression de postes dans l’Éducation nationale…
Le mouvement étudiant nous concerne.
Depuis quelques semaines, un mouvement grandit dans les facs. Il a un objectif essentiel : l’abrogation de la loi LRU, « relative aux libertés et responsabilités des universités », votée en pleines vacances d’été pour prendre de vitesse le monde universitaire. Cette LRU (ou loi Pécresse) soumet le système universitaire français aux lois du marché, casse les faibles acquis démocratiques des étudiants, plonge dans la précarité enseignants et personnels… Qui plus que nous, les futurs étudiants, auront à souffrir de sa logique marchande, de l’augmentation certaine des frais d’inscription et de la limitation de l’accès aux filières « non-rentables » ?
Ils s’attaquent aussi à nos lycées :
Sarkozy l’a annoncé dans sa lettre aux éducateurs… il veut pousser l’autonomie jusque dans les lycées. Les chefs d’établissements seront libres de définir un projet d’établissement. Quand on mélange ça avec la réforme de la carte scolaire et la pénurie de moyens pour l’Éducation, ça donne un cocktail détonnant. Ce qui est visé, c’est la mise en concurrence des établissements entre eux. Si la situation n’est pas rose aujourd’hui, demain, la sélection sociale et scolaire sera accrue. Pour certains lycées les bons élèves, pour les autres, le reste.
Deuxième point important, la sélection, aggravée, pour l’entrée en sixième, en seconde et à l’université. Ni dans les discours de Nicolas Sarkozy, ni dans ceux des ministres est développée l’idée d’une politique d’aide aux élèves en difficulté.
Il est vrai que cela coûterait cher… Le ministre de l’Éducation a expliqué son projet pour l’éducation nationale : « la maîtrise de la dépense publique », entendre « une fonction publique moins nombreuse ». Dès cette rentrée, ce sont 5.000 postes d’enseignants qui ont été supprimés. Pour 2008, ce sont 11.200 postes d’enseignants qui auront été supprimés
LA LOI PÉCRESSE, C’EST QUOI ?
1 - La soumission de nos universités aux intérêts du patronat.
La loi prévoit une présence plus forte des entreprises dans la direction des universités. Avec l’autonomie financière des facs
et la possibilité pour elles de créer des fondations pour récolter des financements privés, la voie choisit est claire : l’État se désengage du système universitaire français, alors que les
moyens manquent pour investir dans de nouvelles formations et dans la recherche, pour rénover les locaux, etc. Où trouvera-t-on l’argent indispensable si l’État ne paie plus ? D’une part,
dans les poches des étudiants, par une augmentation probable des frais d’inscriptions, d’autre part par le financement des entreprises. En contrepartie, celles-ci pourront peser sur l’offre de
formation, la soumettant à leurs intérêts privés. Les filières « non-rentables » (philo, lettres, histoire, etc.) seront nécessairement moins accessibles.
2 - Une attaque contre la démocratie
Les pouvoirs du président de la fac seront très fortement renforcés ; il aura notamment un droit de veto sur l’embauche
des enseignants, et se construira ainsi une équipe pédagogique à son image. De plus, la représentation des étudiants au C.A. sera nettement affaiblie, alors qu’avec « l’autonomie »,
cette instance devient toute-puissante.
3 - Une casse du statut public d'enseignement supérieur
Le président pourra décider d’embaucher des contractuels pour assurer les cours, c’est-à-dire des personnels extrêmement précaires et qui n’ont pas la même obligation de formation que les
fonctionnaires.
Après la défense : construire notre avenir.
L'union des étudiants communistes travaille actuellement, au plus près des étudiants, à la rédaction d'une loi pour la réussite dans l'enseignement supérieur. Celle loi prendrait en compte les différents aspects de la vie étudiante et pourrait y répondre par des proposition concrètes.
Quelques propositions :
- une allocation d'autonomie pour sortir les jeunes de la précarité et garantir, par de nouveaux services publics l'accès à la santé et au logement.- Une université 100% publique et gratuite avec suppression des frais d'inscription.
- Recruter massivement des enseignants chercheurs sur statut de la fonction publique ainsi que du personnel technique et administratif.
- Doubler le budget de fonctionnement par ét udiant pour permettre aux universités d'assurer leurs missions de formation et d'engager un vaste plan de rénovation, de construction et d'équipement des universités
Rendez-vous à 14h30, porte de Paris
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