NON à La LRU
Université placée au service du marché, démocratie
universitaire affaiblie, casse de la fonction publique...
Tous dans la lutte !
Cette loi affaiblit la démocratie universitaire en augmentant le pouvoir des présidents d’universités et en n’autorisant aucun contre-pouvoir à celui-ci. Le conseil d’administration (CA) est restreint. Les étudiants y sont peu représentés. Il décide de tout : les autres conseils sont relégués au rang d’instances consultatives. Le président est élu par le CA seul et non plus par l’ensemble des conseils. Il a d’importants pouvoirs concernant la gestion et l’administration.
Cette loi organise la casse de la fonction publique. Le statut des enseignant-chercheurs comme des personnels est attaqué avec notamment le droit de veto du président sur les affectations et la possibilité qui lui est donnée de recruter des contractuels à la place des fonctionnaires. De plus, le président est responsable de l’attribution des primes et le risque de clientélisme est grand.
Les conséquences, nous les connaissons, parce qu’elles ont été les mêmes dans tous les pays qui ont déjà fait la réforme : les inégalités entre les facs et entre les étudiants vont se développer et on se dirige vers un enseignement supérieur à deux vitesses ; les patrons des entreprises n’hésiteront pas à faire du lobbying pour leurs seuls intérêts puisque celles-ci investissent dans l’université directement ; les frais d’inscription vont augmenter fortement à moyen terme parce que les universités auront besoin d’un financement important que l’Etat refuse d’assumer. La voix des acteurs de l’enseignement supérieur pèsera peu au vu de la réforme de la gouvernance. Enfin les enseignants-chercheurs et l’ensemble des personnels seront fragilisés par une loi qui s’attaque à leurs droits et les met en concurrence : c’est la qualité de leur vie et de leur travail qui en fera les frais.
Le gouvernement veut nous faire croire qu’il a une grande ambition pour l’enseignement supérieur et au même moment est annoncée la suppression d’environ 11 000 postes dans l’Education nationale !
Luttons pour l’abrogation de la loi. S’il faut une loi pour réformer l’université, il faut d’abord s’accorder sur les missions de l’enseignement supérieur. Il faut que la communauté universitaire ait la possibilité de débattre de la meilleure réforme. OUI, il y a besoin de réformer l’Université pour résoudre les problèmes actuels qui sont bien réels : l’échec scolaire, le manque de moyens financiers et humains... Mais cela ne peut se faire qu’en renforçant le caractère public de l’enseignement supérieur et en le démocratisant.
Des repères sur la loi :
Voici quelques dispositions parmi les plus dangereuses :
(Un livret détaillé est disponible ici)
Elle permet dès à présent aux universités de gérer elles-mêmes leurs formations, mais aussi toutes leurs ressources, leur patrimoine immobilier, de recourir à des financements privés sans aucun contrôle (Cf. Chap. II, Art. 28, 29, 30, 31 et 33).
Tous les pouvoirs sont concentrés dans les mains du président de l’université, elle lui assure une très solide majorité. Seul à participer aux 3 conseils, le président dispose d’un droit de veto, notamment sur les recrutements. Tout de la gestion financière à l’organisation des cours, passe par lui (Cf. Titre II chap. II.).
Le conseil d’administration (CA) est quand a lui restreint. Désormais les étudiants y sont moins représentés que les personnalités extérieures. Dans certains cas des 10 représentants étudiants élus il n’en restera que 3 (Cf. Chap. III art. 7).
Cette loi organise la casse de la fonction publique. Le statut des enseignants chercheurs et des personnels est démantelé notamment par le droit de veto du Président mais surtout par la possibilité qui lui est donnée de recruter des contractuels à la place des titulaires (Cf. Titre III, Chap. I Art. 19).