La Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) impulsée l’an dernier par Valérie Pécresse est aujourd’hui en pleine mise en oeuvre. La ministre décrivait alors cette réforme comme la mise en place d’un simple cadre technique pour accueillir de vastes plans qui amélioreraient nos conditions d’études, la qualité de nos formations et de leurs débouchés, le statut des personnels, la Recherche…
Il s’agissait en réalité de mener une bataille politique de premier ordre. La LRU n’était pas UN cadre mais LE cadre qui lui permet de mettre en place 4 plans pour en finir avec l’enseignement public et démanteler les structures de Recherche en France.
Les suites de la LRU, dans les mois qui viennent, c’est : - La concurrence entre les universités avec "l’Opération Campus", qui fait du supérieur un vaste champ de ruines où sont érigés quelques établissements d’excellence. - La casse du cadre national des diplômes (avec le mal nommé "Plan Réussite en Licence”), qui sélectionne les étudiants et individualise les parcours, détruisant toute possibilité de revendications collectives. - Une mainmise du gouvernement renforcée sur la Recherche, attentant à la liberté de recherche et mettant en péril la recherche fondamentale.
L’année dernière la ministre annonçait également “un effort sans précédent” pour le supérieur. Pendant l’été le gouvernement annonce cette année 900 suppressions de postes ! Effort sans précédent puisque depuis 15 ans, aucun gouvernement n’avait autant détruit d’emplois dans le supérieur ! Quant aux milliards promis, sachez qu’ils ne sont toujours pas programmés. Les frais d’inscription par contre ont encore augmentés cette année comme vous l’aurez constaté.
Les dangers ne concernent pas que le supérieur. Nous reviendrons pour commencer sur les attaques sur l’Ecole : à la destruction de la carte scolaire et aux 11 000 suppressions de postes viendront bientôt s’ajouter des reformes, notamment de structure, qui visent à en finir avec l’Ecole publique. La “réforme du Métier d’Enseignant” prévue par le gouvernement pourrait restreindre l’accès à la profession, diminuer la formation des professeurs et serait un nouveau pas dans la casse de la fonction publique.
Cette politique gouvernementale n’a qu’un but : servir les intérêts d’une minorité dominante en écrasant un peu plus la majorité des citoyens. Des formations moins reconnues pour une majorité d’étudiants, c’est de la main d’oeuvre employable à bas coûts sur le marché ; des milliards pour sauver les banques, des plans de rigueur pour le Service public, "faute de moyens" ! Pour conclure ce livret nous essaierons de donner à voir ce que peut être un enseignement supérieur dans lequel chacun peut s’émanciper. Construisons-le ensemble !