Petite Victoire du Nanti qui a peur du peuple !
Ensemble battons nous pour que s’ouvre un vrai débat démocratique sur les institutions.
C’est un jour funèbre pour les partisans de la démocratie pour notre pays. La réforme des institutions a été adoptée sur le fil. A deux
voix près, la réforme ne passait pas et la défaite de Nicolas Sarkozy n’en aurait été que plus cuisante. Car pour le chef de l’Etat, ce vote à l’arraché est une défaite. Jamais dans l’histoire
de la Vème République, un vote ne s’est joué d’aussi peu. Cela montre à quel point la réforme n’était pas acceptable par tous.
En outre, les pressions, le chantage, les menaces ou les promesses ont été autant de moyens inacceptables mis en place pour acheter les voix une par une des quelques
récalcitrants : la voilà « la victoire de la démocratie » selon Sarkozy.
Encore une fois, par les pratiques et par les résultats du président de la République, la France se couvre de ridicule et montre à quel
point le pouvoir en place est désavoué.
Pour Pierric Annoot, Secrétaire Général du Mouvement des Jeunes Communistes de France : « Il est grand temps que la question des
institutions soit mise directement dans les mains des Françaises et des Français à travers un référendum ! Tant que Sarkozy ne voudra pas de référendum sur des sujets qui
transforme en profondeur la société française, il se conduira comme un lâche et au fond, on commence à penser que sous ses airs volontaristes se cache un nanti qui a peur du peuple !
Les jeunes communistes tiennent à remercier tout particulièrement M. Lang qui fidèle à lui-même à permis la présidentialisation outrancière du régime et à permis de renforcer le pouvoir du
gouvernement dont on sait le lot de réformes anti-sociales et dévastatrices qu’il compte mettre en place. »
Malgré tout, les jeunes communistes continueront à se battre pour une société plus démocratique partout, au cœur de l’Etat comme au sein
des entreprises, des lycées et des universités.
Ci dessous, un article de l'Humanité :
De nombreux juristes ont alerté sur les dangers de la réforme
Aux yeux de différents spécialistes du droit constitutionnel, ce projet n’a été conçu que pour renforcer les pouvoirs du président.
Des « calculs partisans » à l’origine du rejet par la gauche de la réforme des institutions ? C’est l’argument de Nicolas
Sarkozy pour tenter de discréditer l’opposition. Pourtant, de nombreuses voix influentes de la société civile se sont élevées pour faire la lumière sur la vraie nature de la réforme. Pour le
constitutionnaliste Dominique Rousseau, cette réforme vise uniquement à « renforcer le pouvoir présidentiel » (Libération du 15 juillet). Selon lui, la volonté proclamée de
revaloriser le Parlement est « un faux-semblant », « de la poudre aux yeux » : la réforme profitera « au parti du président ». « Prenons l’exemple de
l’ordre du jour, dit Dominique Rousseau. Si la réforme est votée, ce sera quinze jours pour François Fillon, quinze jours pour le patron des députés UMP », et « un jour pour celui des
députés PS » (sic) : « Il ne s’agit pas d’un pouvoir gagné par le Parlement mais d’un pouvoir supplémentaire pour le parti du président. » Les promesses de dernière
minute du chef de l’État sur le temps de parole ? « Un hochet pour gagner une voix par-ci par-là », tranche le constitutionnaliste.
Le ton n’est pas plus amène chez Bastien François, professeur de sciences politiques, qui dénonce l’aggravation du « présidentialisme
irresponsable », avec un « président tout-puissant » qui donne « des instructions aux parlementaires » (l’Humanité du 18 juillet). Pour lui, « le projet
s’apparente pour beaucoup à un chèque en blanc donné à Nicolas Sarkozy, sans aucune garantie quant à ses intentions réelles ». Quant aux droits du Parlement, cette réforme favorise en fait
« les partis les plus importants, l’UMP et le PS », rappelle-t-il.
Même Guy Carcassonne, juriste et membre du comité Balladur qui a préparé la réforme, a insisté sur la nécessité de renforcer
« réellement » le rôle du Parlement (l’Hebdo des socialistes du 24 mai).
Quant aux magistrats, ils ont protesté contre une réforme qui soumet la justice au pouvoir politique, avec la nomination de la
majorité des membres du Conseil supérieur de la magistrature par le chef de l’État.
Certains juristes soulignent aussi un danger passé inaperçu dans l’attribution de « droits spécifiques » à l’opposition. Celui qui
consiste en fait à classer les parlementaires selon leur appartenance ou pas à la majorité ou à l’opposition, et donc en fonction de leur lien de subordination à l’exécutif, et non plus à les
traiter indistinctement comme les représentants de la nation à part entière. D’autres alertent enfin sur la reconnaissance des « expressions pluralistes des opinions » à l’article 4
de la Constitution, qui pourrait subrepticement conduire à placer sur un pied d’égalité dans la loi l’expression des partis et celle de mouvements religieux.
S. C.