Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : MJCF, Mouvement des Jeunes Communistes de France, JC seclin, Section du Pévèle Mélantois
  • : Jc Seclin, Blog des Jeunes Communistes du pévèle et du mélantois. Construire la révolution, quotidiennement! Défendre le service public et gagner de nouveaux droits pour les Jeunes! La diversité dans l'unité ! La réflexion dans l'action ! Pour lutter, pour s'organiser, pour défendre un partage des richesses, des pouvoirs et des savoirs : Rejoins la JC !
  • Contact

Matériel Militant

ARCHIVES DE L UNION DE VILLES
Voici désormais en ligne, en libre accès pour nos lecteurs, l'ensemble du matériel militant utilisé depuis la rentrée de septembre 2007.

Contact

papa

Archives

Radio Révolution

20 décembre 2007 4 20 /12 /décembre /2007 14:30
Communiqué de l'EZLN

 

Sous-commandant Marcos 

Jusqu'à aujourd'hui, 18 janvier 1994, seule nous est parvenue la proposition de « pardon » qu'offre le gouvernement à nos forces.
Mais de quoi devons-nous demander pardon? Que veut-on nous pardonner?
De ne pas mourir de faim? De ne pas nous taire dans notre misère? De ne pas avoir accepté humblement le poids titanesque d'une histoire lourde de mépris et d'abandon? De nous être soulevés parce que toutes les autres issues étaient fermées? () D'avoir démontré au reste du pays et au monde entier que la dignité humaine continue d'exister et qu'elle s'enracine chez les plus pauvres? De nous être bien préparés, délibérément, avant de commencer? D'avoir utilisé des fusils de combat plutôt que des arcs et des flèches? D'avoir appris à nous battre avant de le faire? D'être tous Mexicains? D'être majoritairement des Indiens? D'appeler l'ensemble du peuple mexicain à rejoindre la lutte, sous toutes ses formes, pour ce qui leur appartient? De ne pas suivre les modèles des guérillas antérieures? De ne pas nous rendre? De ne pas nous vendre? De ne pas nous trahir? Qui doit demander pardon? Qui peut pardonner?
Ceux qui pendant des années et des années se sont assis et rassasiés à des tables pleines pendant que nous nous attablions avec la mort, si familière, si quotidienne que nous n'en avons plus peur? Ceux qui ont rempli les sacs et les âmes de promesses et de déclarations? Nos morts, si majoritairement morts, si démocratiquement morts de peine, parce que personne ne faisait rien pour eux, parce que tous les morts, nos morts, partaient, sans que personne ne s'en soucie, comme ça, sans que personne ne s'en rende compte, sans que personne ne s'insurge en disant enfin ASSEZ! et ne donne ainsi un sens à toutes ces morts, sans que personne ne demande aux morts de toujours, nos morts, qu'ils viennent mourir encore, mais cette fois, pour vivre? Ceux qui ont refusé de nous octroyer le droit et la charge de gouverner et de nous gouverner? Ceux qui ont méprisé nos traditions, notre couleur, nos langues? Ceux qui nous traitent comme des étrangers sur notre propre terre et exigent des papiers et l'obéissance à une loi dont nous ignorons l'existence et le bien-fondé? Ceux qui nous ont torturé, emprisonnés, assassinés, fait disparaître, pour le grave délit de demander un morceau de terre, pas un grand morceau, pas un petit morceau, un morceau juste ce qu'il faut pour y faire pousser de quoi remplir l'estomac?
Qui doit demander pardon, qui peut pardonner?
Le président de la République? Les sénateurs? Les députés? Les gouverneurs? Les maires? Les policiers? L'armée fédérale? Les grands messieurs de la banque, de l'industrie, du commerce et de la terre? Les intellectuels? () Les étudiants? Les instituteurs? Les ouvriers? Les paysans? Les Indiens? Les morts d'une mort inutile?
Qui doit demander pardon, qui peut pardonner?
Voilà, c'est tout pour le moment.
Salut, et une accolade car, avec ce froid, les deux sont bienvenus, je crois, même si elles émanent d'un « professionnel de la violence ».

Depuis les montagnes du sud-est mexicain,

 

Sous-commandant insurgé Marcos


______________________________

Quelques citations, extraites des communiqués de l'EZLN, ou des deux tomes de Ya Basta.
ya-basta-1.gif« Un petit morceau de lune...
Mais en vérité ce n’est pas un
mais deux petits morceaux :
le morceau de la face obscure de la lune
et le morceau de la face brillante de la lune.
Et ce qu’il faut ici comprendre
c’est que le petit morceau qui brille
brille parce qu’il y a une face obscure.
C’est la face obscure de la lune
qui rend possible la face brillante de la lune.
Comme pour nous
si c’est notre tour d’être la face obscure de la lune
nous ne sommes pas moins pour autant,
c’est parce que nous somme prêts
à être la face obscure
que tout le monde peut voir la lune
en fin de compte la face obscure vaut plus
parce qu’elle brille pour d’autres cieux
et parce que, pour qu’on puisse la voir
il faut apprendre à voler très haut.
Et c’est ainsi que
peu nombreux sont ceux qui veulent bien souffrir
pour éviter à d’autres la douleur
et mourir
pour que d’autres vivent et c’est ainsi
puisque les bottes et la lune et cetera et point.”
 
                                                                                                                                            
***

" Pour qu'on nous voie, nous nous sommes masqués le visage; pour qu'on nous donne un nom, nous avons pris l'anonymat; pour avoir un avenir, nous avons mis notre présent en jeu; et, pour vivre, nous sommes morts "
 
***
 
«Nous enlèverons les cagoules quand nous aurons signé la paix»
 
***
 
"le problème n'est pas de conquérir le pouvoir, on sait que le lieu du pouvoir est désormais vide, et que la lutte pour le pouvoir est une lutte pour le mensonge. Ce qu'il faut à l'heure de la globalisation, c'est batir une nouvelle relation entre le pouvoir et les citoyens."
 
***
 

"Le passe-montagne est ce qui a permis de rendre visible ceux que l'on avait rendu invisibles : les Indiens mexicains"

*** 

"Malgré son énorme richesse,..., au Chiapas,
le tiers des enfants n'est toujours pas scolarisé,
et à peine un élève sur cent parvient à intégrer l'université.
Chez les indigènes, l'analphabétisme dépasse 50 %,
et leur taux de mortalité est supérieur de 40% à celui des habitants de la capitale..."
 

***

 

"Tu veux savoir qui est Marcos ?

Qui se cache sous son passe-montagne ?

Alors prend un miroir et regarde-toi.

Le visage qui s'y reflète est celui de Marcos.

Car nous sommes tous Marcos..." 

***

"Nous voici, nous sommes la dignité rebelle, le coeur oublié de la patrie"

***

 "Si tu ne peux pas avoir, et la raison, et la force, choisis toujours la raison et abandonne à l'ennemi la force. Dans de nombreuses batailles, la force permet d'obtenir la victoire, mais une guerre ne se gagne que grâce à la raison. Le puissant ne pourra jamais tirer de la raison de sa force, tandis que nous pourrons toujours tirer force de notre raison."

***

« Parce que la musique ne se compose pas d’une seule note mais de plusieurs, parce que la danse n’est pas un seul pas répété jusqu’à l’ennui. De la même façon, la paix ne sera pas, si ce n’est un concert de mots et de beaucoup de regards dans une autre géographie...  »

***

  Ceux qui sont au Nord n’habitent pas un nord géographique mais dans un Nord social, ce sont ceux d’en haut. Ceux qui vivent au Sud sont ceux d’en bas. La géographie s’est simplifiée, il y a un "en haut" et un "en bas". Le "en haut" est étroit, peu de gens y trouvent leur place. Le "en bas" est tellement large qu’il couvre toute la planète et qu’il offre un espace pour toute l’humanité  » 

***

Ces dernières années, le pouvoir de l'argent à présenté sous un nouveau masque sonyabasta2.jpg visage criminel.
Par dessus les frontières, sans distinction de race ou de couleur, le pouvoir humilie les dignités, insulte les honnêtetés et assassine les espérances. Rebatisé "néolibéralisme", le crime historique de la concentration de privilèges, de richesse et d'impunités, démocratise la misère et le desespoir.
Une nouvelle guerre mondiale se livre, mais contre l'humanité tout entière à présent. Comme toutes les guerres mondiales, ce qui est recherché, c'est un nouveau partage du monde.
cette guerre moderne qui assassine et oublie porte le nom de "mondialisation". Le nouveau partage du monde consiste à concentrer du pouvoir au pouvoir et de la misère à la misère.
Le nouveau partage du monde exclut les "minorités". (...) Les majorités qui forment les sous-sols du monde, le pouvoir ne les voit que comme des minorité superflues. Le nouveau partage du monde exclut les majorités. (...)
Mais un souffle, le souffle de la dignité. Une fleur, la fleur de l'espoir. Un champ, le champ de la vie.
La dignité est cette patrie sans nationalité, cet arc-en-ciel qui est aussi un pont, ce murmure du coeur quel que soit le sang qui le vit, cette irrévérence rebelle qui se moque des frontières, des douanes et des guerres.
L'espoir est cette insubordination qui rejette le conformisme et la défaite. (...) Il n'est pas nécessaire de conquérir le monde. Il suffit de le refaire. Nous. Aujourd'hui.

 

***

Et les plus anciens parmi nos anciens racontent qu'un certain Zapata s'était levé au nom des siens et que sa voix chantait plus qu'elle ne criait " Terre et liberté ! ".

Et ces anciens disent qu'il n'est pas mort, que Zapata doit revenir. Et les plus anciens parmi nos anciens racontent que le vent, la pluie et le soleil disent au paysan quand il doit labourer, quand il doit semer et quand il doit récolter. Et ils racontent que l'espoir aussi se sème et se récolte. Et ces anciens disent que le vent, la pluie et le soleil se mettent à parler d'une façon nouvelle à la terre, que tant de misère ne peut continuer à donner cette moisson de mort, qu'elle doit commencer à donner une moisson de révolte.

***

 

Les zapatistes et les pommes
par Sub-comandante insurgente Marcos
23 juillet 2003

Durito dit que la vie est comme une pomme. Il dit aussi qu’il y a ceux qui la mangent verte, ceux qui la mangent pourrie et ceux qui la mangent mûre.
Durito dit qu’il y en a certains, très peu, qui peuvent choisir comment ils mangent la pomme : dans un splendide arrangement de fruits, sous forme de purée, de l’un de ces détestables (pour Durito) sodas à la pomme, de jus, de gâteau, de biscuit, ou sous toute autre forme que prescrit la gastronomie.
Durito dit que les peuples indigènes se voient obligés de manger la pomme pourrie et qu’on impose aux jeunes la digestion de la pomme verte, qu’on promet aux enfants une superbe pomme alors qu’on la leur empoisonne avec les vers du mensonge, et qu’on dit aux femmes qu’on leur donne une pomme alors qu’on ne leur donne qu’une demi-orange.
Durito dit que la vie est comme une pomme.
Il dit aussi qu’un zapatiste, quand il se retrouve face à une pomme, ne fait ni une ni deux et la coupe en deux d’un coup précis.
Durito dit que le zapatiste n’essaie pas de manger la pomme, qu’il ne remarque même pas si la pomme est mûre ou pourrie ou verte.
Durito dit que, une fois la pomme à coeur ouvert, le zapatiste prend avec délicatesse les pépins, s’éloigne et laboure une parcelle de terre et les sème.
Puis, dit Durito, le zapatiste arrose la pousse de ses larmes et de son sang, et veille à la croissance.
Durito dit que le zapatiste ne verra même pas le pommier fleurir, encore moins les fruits qu’il donnera.
Durito dit que le zapatiste a semé le pommier pour qu’un jour, quand lui ne sera plus là, n’importe qui puisse cueillir une pomme mûre et être libre de décider s’il la mange dans un arrangement de fruits, sous forme de purée ou de l’un de ces détestables (pour Durito) sodas à la pomme.
Durito dit que la tâche des zapatistes est celle-ci : semer les graines et veiller à leur croissance. Durito dit que la tâche des autres êtres humains est de lutter pour être libres de choisir comment ils mangent la pomme qui viendra.
Durito dit que là est la différence entre les zapatistes et le reste des êtres humains : là où tous voient une pomme, le zapatiste voit une graine, s’éloigne et prépare la terre, sème la graine, en prend soin.
Sinon, dit Durito, les zapatistes sont pareils à tous les autres. À la rigueur plus laids, dit Durito, me regardant du coin de l’oeil enlever ma cagoule.


Pour lire les autres communiqués du sous commandant marcos, de l'EZLN, je vous invite fortement à commander et lire les deux tomes de Ya Basta.
 
Partager cet article
Repost0

commentaires